Le Coran - Arabe/Français - Abdallah Penot, Voici une nouvelle édition du Coran en français.
Pourquoi une nouvelle traduction ? Texte fondamental à l’usage de plus d’un milliard d’homme, le Coran se présente comme l’ultime texte sacré révélé au Prophète Muhammad, lui-même Sceau des prophètes et descendant par la chaire d’Abraham, le « père du monothéisme ».
Pour un occidental, habitué à une présentation spécifiquement chrétienne du sacré, ce texte a de quoi dérouter. « Mélangeant » différentes perspectives, il peut faire succéder à des considérations purement spirituelles des sentences à caractère juridique, des anecdotes relatives à un passé plus ou moins lointain, des considérations strictement morales, des formules expriment une sagesse et il faut avouer qu’il y a là de quoi laisser perplexe le lecteur non musulman le mieux intentionné. Mais ce « désordre » n’est qu’apparent et les musulmans le sentent bien, qui tentent régulièrement de découvrir la ou les clefs qui leur permettront d’étudier le Coran après avoir redécouvert le plan d’ensemble ayant servi à la construction de l’édifice ; qui en se basant sur la numérologie, qui sur la valeur numérique des lettres arabes, qui sur la cosmologie, autant d’explications qui ont leur valeur sans doute mais qui ne peuvent assurément lever le voile que sur une infime partie du mystère, d’autant que le Coran affirme bien haut son inviolabilité : Si la mer servait d’encre en vue d’écrire les paroles de mon Seigneur, elle se serait tarie sans que les paroles de mon Seigneur aient été épuisées quand bien même Nous l’aurions doublée d’une autre mer en guise d’encre Cor.(18,109). Alors, si l’on admet que le Coran est insondable et a fortiori intraduisible, pourquoi en avoir entrepris une énième traduction ?
Nous répondrons tout d’abord que c’est précisément sa complexité qui justifie cette multitude d’approche que l’on peut en conséquence considérer comme toutes fondées. Si nous prenons la traduction de tel éminent historien à titre d’exemple, elle entend restituer la littéralité du texte d’une manière systématique, ce qui la rend souvent dissonante pour une oreille francophone.
Cela étant, même si nous nous refusons à adopter une telle méthode, nous admettons bien volontiers que ce parti pris a été l’occasion d’une traduction qui n’est pas sans mérites. Et l’on pourrait en dire autant de la plupart des traductions dont la perspective a souvent été leur force et leur faiblesse à la fois.