Il existe peu de textes traduits sur la notion d'Unicité divine telle qu'elle est envisagée par l'Islam médiéval, ce qui semble tout de même paradoxal quand on sait la place que cette notion occupe jusqu'à ce jour au sein de la communauté musulmane.
Le texte de l'imâm al-Juwaynî (419-478H/1028-1085), qui fut l'un des maîtres du célèbre al-Ghazâlî et d'al-Ansârî, vient combler cette lacune.
Eminent représentant de l'école Ash'arite, Juwaynî composa l'Irshâd comme une réponse implicite aux fatimides dont le pouvoir menaçait l'orthodoxie sunnite. C'est pour ainsi dire la raison d'être du Kalâm (autre nom de la théologie islamique) que de répondre aux questions suscitées par des aureurs jugés, à tort ou à raison, comme déviants.
Les grands thèmes classiques y sont abordés, tels que la question des attributs divins, l'anthropomorphisme, le rôle de la raison, ect...
A ce titre, cet ouvrage est une véritable somme, pour qui veut se faire une idée assez précise de ce qu'était la connaissance élémentaire de tout étudiant (tâlib) à une époque où le profane n'avait pas plus sa place en Occident qu'en Orient.